Petit boulot [Liiiiiiiiiiiiiiiiiibre !]

DRIIIIIIIIIIIIIIIINGGG !!!

Le réveil de Kévin sonna si fort que ce dernier en sursauta. Il faut dire aussi que son truc était archaïque ! Imaginez-vous un machin rond, avec des aiguilles légèrement rouillées et au dessus une espèce de cloche... Vous voyez le topo, et bien c'est avec ça qu'il sortait du sommeil tous les matins... ringard ? Oui je sais, tout simplement Kévin. Ces derniers temps, l'objet en question qui datait d'une bonne trentaine d'années commençait sérieusement à rendre l'âme... Le cadran en plastique ne tenait plus, la trotteuse avait sauté à la fugure alors que le jeune Hampton le réglait pour le lendemain... et là, le comble, la cloche ne cessait plus de retentir à tout va malgré les nombreuses actions du jeune homme pour la désactiver... Son père ouvrit la porte avec un regard furieux et hurla :

- Non de Dieu Kévin ! Eteins-moi cette cochonnerie ! Merde !

Voyant que son fils n'y parvenait pas, l'homme s'en saisit et le jeta au sol. Le réveil continua tout de même de sonner, faisant aboyer le chien du voisin car la fenêtre de la chambre de Kévin était ouverte. Les voisins beuglaient un "La ferme" retentissant mais que les Hampton ne pouvaient entendre... trop occupés à faire taire ce beuglard de pacotille ! Finalement, le salut vint de Mrs Hampton... Cette dernière d'une manière très calme, comme à son habitude, arriva dans la chambre un marteau à la main.

Ah oui, mais vous ne savez pas ! Bien sûr que non... vù que vous n'avez jamais entendu parler des parents de Kévin... Faisons simple et résumons. Mrs Hampton était la femme à tout faire de la maison, elle repassait, lavait les caleçons des deux hommes de cette demeure, à l'eau tiède, je vous prie pour en préserver la couleur, faisait la cuisine sans mettre le feu au quartier tout entier, un véritable exploit chez eux, jardinait et bricolait ! oui, vous m'avez bien lu, elle se chargeait de toutes les réparations dans cette maison de paumés... elle était en train d'accorcher un cadre de ses arrières grands oncles sur sa tapisseries à poids rose bonbon du salon lorsqu'elle fut dérangé par cette horreur que sa descendance appelait un réveil.

Magistralement, elle s'avança donc vers le truc de ferraille et comme un furie lui asséna trois coups de marteau. Les aiguilles voltigèrent en tout sens puis ce fut au tour de la cloche mais cette dernière, au lieu de prendre la direction du vide, décida de jouer encore un mauvais tour à cette famille de débiles ! Elle heurta Mr Hampton au front. Ce dernier, sous le choc, s'emmêla les jambes dans le sac à dos de Kévin et tomba à la renverse, emportant avec lui la bibliothèque et tous les livres qui allaient avec... Le tout fit un immense fracas et puis soudain le silence. Les voisins lâchèrent en coeur un "AHHHHH" puis retorunèrent à leurs tâches. Mrs Hampton aussitôt inquiète s'avança vers son mari et lui demanda :

- Mon rossignol, rien de cassé ? Ton dos va bien.

- Oui ma colombe, ça ira...

Il s'embrassèrent et alors que leur fils sortait de sous la couette, sa mère hurla ce qui le fit sursauter et qui attira l'attention des passants...

- Kévin !!! Mais qu'est-ce que c'est que ce caleçon ??? Où sont passés ceux à rayures ! Et les verts ??? Mais d'où tu me sors ce machin ?

Aussitôt, les joues du jeune homme s'empourpèrent. En réalité il avait acheté des sous-vêtements neufs... parce que ceux de sa mère étaient vraiment ringards. Et il avait pensé que si Lana un jour le voyait en caleçon... autant qu'elle ne se foute pas de lui quoi... Il avait pris un truc plus jeune en clair, qui lui allait mieux que les détritus de coton de sa mère ! Il devait trouver un réponse et vite... Géné il improvisa :

- Je... euh... les autres commençaient à m'être petits...

- Menteur ! A ton âge, cette zone là garde sa taille, et tu n'as pas grossis ! Je te signale que je les lave à la main et qu'il est impossible qu'il rétrécissent, c'est donc que tu mens ! Enlève-moi ce torchon ! Tout de suite !

Oui mais non... la fenêtre était ouverte des gens regardaient légèrement amusés et en plus il n'allait pas non plus se foutre à poil devant ses parents ! Déjà, il était très pudique, se présenter à eux en caleçon, c'était limite ! L'ennui c'est que sa mère ne plaisantait pas. Elle était capable de lui foutre une gifle et de lui arracher ce maudit truc qu'il s'était acheté pour paraitre moins "archinul". Elle ne cèderait pas et alors qu'il allait s'exécuter rouge de honte, c'est son père qui lui sauva la mise :

- Ma colombe, le petit a raison... mes slips aussi sont devenus petits.

Le regard fut si froid qu'il se ratatina mais Mrs Hampton en oublia immédiatement son fils. Elle tourna les talons et partit bouder dans sa cuisine. Son mari se leva et la suivit, en psalmodiant des excuses. Kévin avait la vie sauve pour peu de temps. Aussi enfila-til un pantalon en quatrième vitesse. Il mis une chemise à manche courte et sortit sans même prendre son petit déjeuner de cette maison de fou. Alors qu'il marchait sur le trottoir, un des abrutis qui peuplaient la bande d'Ethan le vit et lui rentra dedans, manquant de peu le faire tomber.

- Alors petite lopette ? Maman est pas contente de ton dessous-falzards ? Bébé Hampton rentre plus dans ses caleçons jaune avec des coeurs roses.

Le jeune Hampton le laissa dire, c'était déjà bien assez humiliant d'avoir eu ce genre de scène devant tout le monde... Voyant qu'il n'en tirerait pas un mot ni un geste, le jeune lui asséna une tape sur le derrière du crâne avant de le pousser sur la pelouse d'un voisin et de partir, sans doute rejoindre Ethan... Le pire, c'était qu'à case du rockeur, il se retrouvait dans les emmerdes ! Parlons cash ! S'il n'avait pas rencontré ce débile, son compte en banque serait encore fourni, bien qu'il dispose de peu d'argent. Mais ce malade mental l'avait obligé à lui acheter des fringues, ça l'avait ruiné... Kévin était de ses nombreuses personnes qui économisait le peu d'argent qu'il ramassait de ses petits boulots.

C'était samedi aujourd'hui et il aurait du normalement faire ses révisions mais non, il fallait qui comble le trou que les frasques de son tortionnaire avait fait sur son compte en banque. Il s'était trouvé un petit boulot de serveur au restaurant "Le Zen". Pardon ? Ah oui vous aussi ? Vous ètes sceptique... vous l'imaginez très mal serveur ? Bah, c'est réciproque, car si Kévin a hérité de quelque chose de son père, c'est bien le don de se prendre les pieds dans un tapis, même si celui-ci est inexistant. C'est donc fort de la conviction du contraire qu'il entra dans le restaurant et se présenta à la femme qui accueillait.

- Bonjour, je viens pour commencer mon contrat de serveur.

- Bonjour, tu dois être Kévin, moi c'est Rachel, le patron n'est pas là. Tu as une combinaison derrière dans les vestiaires. Bienvenu parmi nous.

Kévin rougit un peu, fit un sourire et se dirigea vers les dits-vestiaires. Il enfila le tablier de serveur et se prépara à aller travailler. Peut-être que s'il avait de l'argent en surplus, il pourrait acheter un joli cadeau à Lana. Mais à peine sortit-il du vestiaire qu'il heurta quelqu'un. La journée avait mal commencé et visiblement, il aurait mieux fait de rester couché...

Invité

Chez Faith il n'y avait pas de réveil. En effet, on lui avait appris très tôt à ne pas s'approcher de ces créatures vicieuses et sournoises depuis son enfance. Mais comment faisait-elle pour se réveiller, être à l'heure et tout ça ?
En fait, Faith avait pris l'habitude de se lever très tôt, pour faire du yoga en regardant parfois le soleil se lever. Le problème, c'est qu'elle était tellement zen après qu'elle se rendormait systématiquement et qu'elle ne se réveillait que trois plombes plus tard... fraîche et très reposée, mais en retard.

Ce même scénario aurait du se répéter aujourd'hui, alors que Faith pionçait avec application dans la toute nouvelle (et déjà colonisée par un surprenant bordel) chambre de sa toute nouvelle maison. Hélas, c'est passablement échevelée et plutôt à côté de ses sandales que Faith fut réveillée par une sonnerie stridente de réveil (horreur!), des hurlements (et un chien qui aboyait au milieu, remarqua Faith en passant), des coups de marteau, bref, un vacarme retentissant qui se termina sur une voix stridente qui parlait de caleçons.

Quand le silence revint, Faith était complètement réveillée et évaluait les mérites des boules Quiès et autres machins sophistiqués qui lui auraient permis de dormir tranquille. Elle était justement perdue dans ces réflexions d'une importance capitale qu'elle se rappela soudain qu'elle aurait du se trouver à un entretien d'embauche pour un poste de serveuse au restaurant le Zen, qui devait commencer dans une vingtaine de minutes.
"Waââââahh... Pas cool." fit la jeune femme dans un baillement impressionnant.

Puis, absolument pas paniquée, Faith sortit de son lit et se prépara... à 2 à l'heure. C'était dans sa nature, Faith n'était jamais préoccupée, anxieuse, stressée, etc... Et puis de toutes façons, elle avait l'habitude d'être en retard, alors... pourquoi se presser quand on peut profiter du matin qui se commence et des oiseaux qui chantent, du soleil qui... enfin bref, vous m'avez compris, non?

Quand Faith sortit de sa maison, elle avait déjà dix minutes de retard. Elle n'avait pas pris beaucoup de temps pour sa toilette, c'était même le contraire, elle avait pris les premiers vêtements qui lui étaient tombés sous la main, c'est-à-dire un jean patte d'éph un peu élimé et une tunique blanche aux accents orientaux et des manches un peu évasées.
Faith avait perdu du temps à essayer de retrouver le dossier qu'elle devrait présenter à son futur employeur et des quelques avis de ses anciens employeurs. Elle se mit en route vers le restaurant.

Faith n'avait pas trop de soucis à se faire pour son entretien, le travail de serveuse était celui qu'elle avait le plus exercé depuis qu'elle était partie de chez elle. C'est vrai qu'au début elle n'était pas très douée, elle avait plus tendance à briser un verre rien qu'en le regardant, mais avec le temps elle s'était beaucoup améliorée. Ca avait été pareil pour beaucoup d'autres choses : elle avait appris à lire les cartes routières, s'était fait avoir de temps en temps, avait travaillé à temps plein...
Le sourire de Faith s'élargit à ce souvenir. Ca n'avait pas été très marrant sur le moment, elle avait plusieurs fois envisagé de rentrer à Bury St Ed's, mais avec du recul, c'était une expérience formidable.

Le Zen lui apparut bientôt en vue. Elle avait adoré ce restaurant dès lapremière fois qu'elle l'avait vu, et elle y était déjà entrée, mais seulement pour commander du tofu à emporter. Elle n'avait jamais vraiment pris le temps d'y faire un repas complet, mais l'atmosphère même du restaurant l'avait conquise tout de suite. Lorsqu'elle avait déniché sa petite maison, elle s'était dit que ce serait plus pratique d'avoir un boulot plus près de chez elle. Son ancien boulot (de barmaid), qu'elle n'avait pas vraiment aimé, était situé au coeur de Londres. Les clients l'avaient toujours regardé comme si elle venait d'une dimension parallèle et les autres employés ne la supportaient pas. C'était un endroit que Faith avait quitté sans le moindre regret.

Elle était entrée dans le Zen, à présent. A cette heure-ci, il n'y avait pas vraiment de clients.
*Normal, pour un samedi matin...* se dit Faith.
La jeune femme, Rachel, était allée dans les cuisines à la recherche de quelque chose et Faith était donc seule dans le restaurant.

Cherchant du regard quelqu'un qui pourrait l'aider, son dossier à la main, Faith se dirigeait vers le fond du magasin quand elle sentit quelqu'un la bousculer dans son dos. Elle se retourna, un peu surprise, pour apercevoir un jeune homme d'à peu près son âge, qui portait le tablier de l'établissement. Faith reconnut le jeune homme qui n'habitait pas très loin de chez elle, il faisait partie de ces gens qui habitaient dans le quartier mais qui... détonnaient un peu parmi les habitants de Pop Street. Les gens ne l'aimaient pas forcément et il y avaient même des Rocks qui aimaient bien l'embêter pour se marrer...

Enfin, bref, pour le moment, il avait l'air plutôt très gêné. Il prenait déjà la parole quand Faith le devança et lui adressa la parole d'un ton joyeux :

"C'est cool, y a pas de mal! Tu es du magasin ? C'est cool ça, moi je viens pour un entretien, j'espère que les patrons sont cool, je suis déjà en retard!! C'est pas cool hein? Enfin bref, tu ne saurais pas où je peux trouver le patron ? A moins que... ce ne soit toi ? Enfin.. Vous! Mais t'es un peu jeune pour être le patron, non ?" débita-t-elle d'une traite, le visage éclairé d'un énorme sourire.

Elle n'avait pas l'air de se rendre compte qu'elle répondait elle-même à ses propres questions et qu'elle était en train de noyer le pauvre Kevin sous un flot de paroles.

"En tout cas, moi je m'appelle Faith Norton. Je voudrais devenir serveuse dans ce restaurant parce qu'il est trop cool! Enchantée!!" fit-elle en tendant sa main vers Kevin.

[HJ: Encore désolée pour le retard! Embarassed

]

Ce fut un tel soulagement pour Kévin de ne pas recevoir un coup de pied ou un coup de poing... Il gardait encore les traces sur son ventre de la fureur d'Ethan... d'ailleurs, il était improbable que la personne qu'il venait de bousculer l'humilie autant... du moins, il l'espérait. Le rockeur s'était vanté de ses actes auprès de tout le monde pratiquement. Il avait sans doute mentionné tout ce qu'il voulait bien comme leur épisode dans les toilettes... mais certainement pas le fait qu'Hampton l'ait tiré de la voiture... Enfin, la personne venait en paix apparament. Il ne voulut pas trop y croire au début et resta méfiant, presque résigné à prendre une baffe.

Mais en fait, ce qui le mis en confiance ce fut les mots qu'elle lança. Déjà son ton était relativement cool, un peu comme ses fringues. Elle lui rappela Rio, son meilleur ami, le seul d'ailleurs que cela ne gêne pas de lui parler. Sans tomber dans le mélodrame... à part le Hippie et Lana, personne ne lui adressait la parole sauf pour l'insulter. Malgré tout ça, le jeune paumé était incapable de détester les autres. La preuve, il avait sauvé Ethan lors de l'accident alors que ce dernier avait été odieux avec lui. Les autres pensaient sans doute qu'il avait un côté maso, moi je parlerais plutôt d'un coeur d'artichaut.

Jamais il n'avait entendu autant de mots d'un coup et pourtant, Rio partait parfois en live aussi. Parfois ! Pardon... je voulais dire tout le temps ! Avant même qu'il ne puisse répondre à sa question, la jeune fille en posait déjà une autre à laquelle elle donnait en même temps une affirmation. Kevin fut décontenancé et cela lui coupa le souffle. Il écouta, sans avoir le temps de lui répondre. Et puis lorsqu'il fut assuré qu'elle avait terminé, il lui serra la main avec un sourire timide. Les relations sociales et Kévin, ça n'a jamais été très simple. Il n'était pas habitué à ce que les gens lui parlent, aussi directement et sur un ton aussi sympa. Aussi, lorsqu'il lui répondit enfin ce fut sur un ton presque surpris, accompagné d'un regard fuyant :

- Euh... moi c'est Kevin Hampton... je bosse ici depuis cinq minutes. Enchanté aussi... même si je ne peux t'aider beaucoup. Rachel, à l'entrée m'a dit d'aller me preparer, de passer le tablier de la maison derrière dans le vestiaire. Mais ça veut dire qu'on va bosser ensemble alors ? C'est cool alors... même si tu risques de me trouver archinul comme serveur...

En effet, Kevin n'avait jamais eu la moindre expérience avec le service dans un restaurant... Parfois au lycée, il mangeait au réfectoire avec Rio quand les cours étaient trop rapprochés ou alors lorsqu'il y avait le repas de Noël. Il prenait son plateau en main et tombait systématiquement sous les rires moqueurs des autres. Ce qu'il ne savait pas, c'était que des sales types s'arrangaient pour renverser de l'eau juste avant son passage pour qu'il se vautre en souplesse... ou alors il tendait un fil de pêche... bref, Kevin n'était pas le genre de gars à garder un magasin de porcelaine... Et pour tout dire, il craignait de ne pas être à la hauteur.

Rachel revint bientôt des cuisines et elle vit Faith. Elle s'approcha avec un grand sourire et lui serra la main. Contrairement à eux-deux la jeune femme paraissait tout à fait normale. Ni trop cool, ni trop coincée. En fait, elle contrastait plutôt bien avec le quartier de Popcity et tout le reste de Londres. C'est fou le contraste qu'il pouvait exister dans cette ville. Enfin une personne normale dans ce monde à part. Elle claqua des mains avec enthousiasme et dit :

- Kevin, on dirait que tu as fait ça toute ta vie, c'est la grande classe sur toi ce tablier ! Et tu sers déjà mademoiselle, tu ne perds pas de temps.

- Euh... merci. Mais, non... Faith n'est pas une cliente...

Il fut coupé par la jeune femme qui visiblement savait beaucoup mieux que lui pourquoi elle était là. Normal en somme. XD

Invité

Apparemment, le jeune homme devant elle s'était peut-être attendu à une réaction plus agressive de la part de Faith. Pas du tout dans la nature de la jeune femme, même si ses tirades dangereusement enjouées n'étaient pas tout à fait inoffensives...
Il attendit que Faith s'arrête enfin pour lui répondre. Faith était plantée devant lui, lui broyant les doigts dans une poignée de main monstrueusement amicale.

Il lui répondit d'une voix douce et un sourire hésitant, il avait l'air encore surpris de toute cette amitié qu'il n'avait même pas sollicité. En même temps, il devait être tout à fait abasourdi de la quantité de mots qui étaient sortis de la bouche de la jeune femme devant lui. Faith remarqua qu'il évitait de la regarder dans les yeux. On aurait dit qu'il parlait tout en ne voulant pas qu'on l'entende.

Le sourire de Faith prit peu à peu des dimensions raisonnables alors qu'elle l'écoutait parler. Il n'était pas le patron du restaurant, comme elle l'avait si bien deviné, en fait il venait tout juste d'être embauché comme serveur.
Elle n'aima pas le ton sur lequel il disait qu'il serait sûrement archinul comme serveur. Ca lui rappelait les efforts qu'elle avait du faire pour ne pas trop se faire remarquer quand elle était encore à "l'extérieur".

L'extérieur, c'était tous les endroits qu'elle avait visités avant d'arrver à Pop City. Il y avait eu de bons endroits mais aussi des mauvais, où les gens la regardaient de travers dès qu'elle ouvrait la bouche (ce qui malheureusement, arrivait très souvent), où des mini-Ethan faisaient tout pour l'humilier, lui créer des problèmes pas cool du tout. C'étaient des endroits où Faith ne s'était pas sentie à sa place, où elle détonnait, comme le jeune homme en face d'elle aujourd'hui, qui était au demeurant plutôt sympathique.

Cette idée la dérangea, parce qu'elle avait toujours pensé qu'à Pop, tout le monde pouvait être lui-même sans vraiment avoir peur du regard des autres. Les gens qu'on qualifiait d'excentriques, comme elle, s'y sentaient sûrement à leur place, mais elle s'était toujours dit que les gens "normaux" pourraient être tranquilles aussi, qu'on les taquinait un peu, simplement. Ce n'était peut-être pas le cas. Elle fit un effort pour répondre à Kevin avec la dose d'enthousiasme made in Faith:

"Euh... Rachel, c'est la patronne, alors? Tu viens de commencer tout de suite!! Waah, c'est cool, ça !! Moi, je viens juste pour un entretien, alors peut-être qu'on ne sera pas collègues... mais en tout cas, ça me tenterait beaucoup, ce serait cool!! Et puis, je suis sûre que tu seras très bien, on s'habitue vite à ce genre de boulot!! Moi aussi, j'étais archinulle, comme tu dis, mais maintenant, ça va beaucoup mieux !!" dit-elle.

Elle allait continuer en parlant d'autre chose, quand une autre femme sortit des cuisines et vint vers eux; Faith l'identifia comme Rachel, pendant que ladite jeune femme complimentait Kevin sur l'allure qu'il avait avec le tablier du Restaurant. Elle constata aussi qu'elle était plutôt "normale", pour quelqu'un qui travaillait à Pop, mais engageante.
*Plutôt sympathique, elle aussi. Ce serait vraiment cool si je pouvais travailler ici...*, pensa Faith. Elle prenait apparemment Faith pour une cliente, puisqu'elle demanda à Kevin de s'occuper d'elle tout de suite.

Le jeune homme commençait déjà à expliquer de sa voix toute timide la situation quand Faith le devança de sa voix claironnante :
"Bonjour!! Je ne suis pas une cliente, en fait, je m'appelle Faith Norton et je viens pour un entretien d'embauche pour le job de serveuse!!"
Elle n'aurait pas pris un ton différent si elle avait du annoncer à Rachel qu'elle avait été élue chef suprême de l'univers. Elle tendit son sceptre... pardon, son dossier à Rachel qui le prit avec un sourire et l'étudia un moment. A la fin, elle le referma et s'adressa à Faith:

"Le patron n'est pas là aujourd'hui, donc je ne peux pas t'embaucher officiellement sans son avis. Mais ton dossier est bon, alors, tu vas faire une journée à l'essai, et à la fin de la journée, on verra avec lui, d'accord ?"

"C'est cool, d'accord! On commence tout de suite ?" demanda Faith.

"Oui, une fois que tu auras passé cet uniforme." fit Rachel en lui tendant une combinaison de serveuse, qu'elle avait sortie de nulle part. "Kevin va te montrer les vestiaires, et ensuite, je vous expliquerais un peu le travail à faire à tous les deux, il vient de commencer lui aussi..."
Le téléphone sonna et Rachel s'excusa pour aller répondre. Faith se tourna vers Kevin, la machoîre à peine déplacée par le sourire de 30 mètres de large qu'elle lui lançait:
"Alors on est collègues pour au moins une journée, c'est pas cool, ça ?"

Rachel avait dû sentir comme Kévin cet élan de vie qui émanait et qui noyait la pièce... Faith était vraiment pleine d'entrain et d'enthousiasme. C'était donc avec une mine plutôt enjouée que Rachel l'avait accueillie. En revanche pour Kévin, tant de gentillesse et de compliments en une minute, ça le mettait mal à l'aise et il peinait à y croire. C'était même une nouveauté pour lui de ne pas se faire avoiner après qu'il ait bousculé quelqu'un... En fin de compte, il se trouvait misérable… il pensa même que Faith se moquait de lui de façon hypocrite. En fait, il effaça peu à peu cette idée saugrenue de sa tête, en l’écoutant parler. C’était dans sa nature d’être cool, autant que celle de Kévin était d’être archinul. On avait beau lui dire que ce n’était pas vrai, il était buté là-dessus. A force de subir des séances de dérision et de coups, il avait perdu toute confiance en lui. Tellement, qu’il s’était étonné de pouvoir embrasser Lana...

Et puis, après tout, des gens bien existaient surement ici, et Hampton allait travailler avec eux. Pour une fois il se sentit à sa place à Pop… enfin, non pour la deuxième fois, cela s’était déjà produit au restaurant avec le jeune et belle Midwest. D’aspect extérieur, il donnait l’impression de quelqu’un de réservé, replié sur lui-même parfois même autiste. Il n’en n’était nullement cas, mais il avait peur de parler aux gens… Une fois, il avait pris le risque de demander l’heure à un jeune dans la rue, se trouvant être un des « amis-caïds » d’Ethan. Lui ne le savait pas et bien entendu tout ça n’avait été qu’un prétexte pour être tabassé, encore et toujours… Peur des gens, oui et puis, il était timide. On ne se refait pas… Il écouta Rachel attentivement, il savait ce qu’il lui restait à faire : conduire Faith aux vestiaires. Il lui rendit un sourire aussi, plus détendu mais forcément moins large que celui de la jeune femme. Il avança vers la porte et dit :

- C’est génial, en arrivant ce matin j’avais peur que les gens soient tout sauf sympas… Je m’excuse si je t’ai paru froid tout à l’heure… je ne suis pas vraiment habitué à ce qu’on soit gentil avec moi. Mais bon, si tu habites dans le coin, tu dois déjà le savoir… Voilà les vestiaires. Je suppose que pour les femmes c’est la seconde porte au fond du couloir.

Il entra à la suite de Faith et jeta un œil. Il ne s’était pas trompé, la porte du fond était bien celle réservée aux dames. Il la laissa donc s’habiller et pendant ce temps, il retourna dans le restaurant. Il était encore vide, normal pour l’instant. Il regarda attentivement les lieux et c’est là qu’il remarqua une drôle de machine… Il s’en approcha pour voir de plus près. En fait, il s’agissait d’une machine à café vétuste et Kévin remarqua qu’un bouton rouge clignotait. Sur une petite pancarte il vit écrit « Ne jamais allumer, machine hors service, risque d’incendie ou d’explosion ». Aussitôt il fut pris de panique et Rachel étant trop loin, il réagit à l’instinct… Il appuya sur le bouton pour l’arrêter. En fait, à la place, il reçut de l’eau bouillante dessus et fit sauter tous els plombs. Rachel, totalement surprise lâcha :

- Allô ??? Oh non ! Kévin ! Il en faut jamais toucher à cette machine ! Elle est cassée, et elle fait n’importe quoi ! C’est le genre de truc dont la maison va se séparer très bientôt… enfin… tu ne pouvais pas savoir, ça va ?

Elle s’approcha de lui. Bah oui, c’est du Hampton tout craché… il avait fallu qu’il inaugure son nouveau lieu de travail. Il secoua son tablier où l’eau chaude avait giclé et n’osa même pas dire un mot. Rachel, visiblement habituée à ce que les nouvelles recrues fassent des bourdes… elle allait être servie avec Kévin dans son service… Elle commença soudain à rire et débrancha la prise de la machine :

- Je l’ai mise en route ce matin pour le contrôle qui doit venir aujourd’hui… Et, tu as un très mauvais réflexe de survie… Quand une machine fume, il faut enlever la prise, c’est tout… n’appuie plus sur els boutons, sauf sur ceux qui fonctionnent…

Elle lui tapota sur l’épaule et poursuivit :

- Va changer ton tablier… je m’occupe des fusibles.

Et elle se mit à l’œuvre. Ah ça, il la ramenait plus Kévin… pourquoi fallait-il qu’il se plante à chaque fois ? C’est vrai, une fois de temps à autre, la chance pourrait être son alliée… Il retourna dépité et surtout hyper-géné vers les vestiaires. Mais là aussi, la journée s’annonça plutôt mal partie. Alors qu’il allait ouvrir la porte, Faith sortit des vestiaires, assez enjoué et il reçut le panneau de bois en pleine figure.

- Aïe…

Invité

Faith continuait de parler de tout et de rien pendant que Kevin l'accompagnait vers les vestiaires. Elle remarqua que le jeune homme se montrait beaucoup plus détendu qu'au début de leur rencontre, il devait avoir compris qu'il n'y avait rien à craindre du petit bout de femme qui trottinait à ses côtés.
La jeune femme de son côté, était littéralement folle de joie. D'abord parce que l'entretien s'était fait en un temps record, et qu'ensuite avoir droit à une journée d'essai était généralement bon signe, non ? Enfin, peut-être pas, mais Faith était une optimiste convaincante et convaincue.

"Oh, ne t'inquiète pas, ce n'est pas très grave, t'sais, les gens ont parfois un peu de mal à s'habituer à moi au début !! Je suis sûre qu'on s'entendra beaucoup mieux avec le temps!" dit-elle avec toujours ce même sourire.Elle négligea de dire que c'était toujours en dehors de Pop City que les autres avaient ce genre de réaction.

A Pop Street, ce problème avait disparu, les gens étant habitués à cotôyer tous les jours des échappés de l'asile comme elle lui parlaient normalement dès la première fois, pour la bonne raison qu'eux aussi étaient complètement siphonnés du bocal. Mais en voyant Kevin, Faith aurait peut-être eu peur d'être rejetée si le jeune homme n'avait pas eu cette attitude un peu effrayée. D'ailleurs, la suite de ses mots montrait bien qu'il était conscient de ces clivages. Elle choisit de ne pas répondre.
*Il ressemble tellement à ceux de l'extérieur... et ceux de l'extérieur avaient souvent peur de moi.* pensa la jeune femme.

Son visage s'assombrit un peu, repassant en esprit à peu près les même choses qui avaient préoccupé Kevin un instant plus tôt, quand elle se rappela d'une chose pour laquelle Kevin pourrait sûrement l'aider.
Faith pouvait se tromper, mais elle était presque certaine qu'il suivait encore des études; elle voulait lui demander quelques tuyaux sur l'Université des environs, après tout elle devait intégrer la section art dans pas très longtemps.

Elle s'apprêtait à poser à Kevin une avalanche de questions quand ils s'arrêtèrent devant une porte, que Kevin entr'ouvrit pour vérifier qu'ils étaient bien devant le vestiaire des femmes. Faith oublia ce qu'elle s'apprêtait à dire et se faufila dans le vestiaire alors que Kevin repartait voir Rachel.

Les vestiaires femmes du Zen étaient tout ce qu'il y a de plus banal, mais Faith resta quand même quelques instants debout au milieu de la pièce, à scruter chacun des recoins de l'endroit. Tout à coup, l'importance de cet entretien, de cette journée d'essai, et du coup la nécessité d'avoir ce job lui revint en mémoire. Elle n'était pas (trop) anxieuse, mais ce petit début de stress, pour une hippie, c'était dérangeant, voire contre-nature.

Elle se rassura en se remémorant les autres entretiens qu'elle avait passés avant. Immanquablement, les employeurs insistaient sur deux points : Avait-elle un casier judiciaire et avait-elle des pratiques ou des hobbies un peu douteux comme fumer des herbes roulées ou quelque chose du genre ? Non, pas le moins du monde, répondait Faith tout en pensant aux sachets de chanvre (envoyés par sa mère) entreposés dans sa chambre et aussi à la petite plante de cannabis qu'elle faisait pousser dans ladite chambre. Cela ne convainquait personne, et ses patrons la surveillaient parfois beaucoup.

*Comparé à mes anciens boulots, travailler au Zen, avec Kevin et Rachel... Piece of cake! (c'est du gâteau!)* pensa-t-elle, déjà un peu plus relax. Elle s'assit sur un banc le long du mur et expira, cherchant à se calmer. Elle n'avait qu'à rester zen et tout irait comme sur du beurre, n'est-ce pas ? Zen, il fallait rester...relax... coooool... zzzeeenn....
"Zzzz." fit la brunette qui venait de piquer du nez, comme à son habitude. Elle s'endormait comme ça, rapidement et pour une très courte durée, par moments. Et pendant que Kevin se battait avec une certaine machine à café, Faith roupillait d'un sommeil léger mais agréable, son uniforme sur les genoux.

C'est le bruit des plombs qui sautaient, et l'obscurité soudaine dans les vestiaires qui la réveillèrent. Elle se leva du banc comme un ressort et s'habilla à la quatrième vitesse, jetant rapidement ses vêtements au fond d'un casier. Toute sa nervosité était revenue, comme multipliée par 10, elle n'avait pas le temps d'essayer de se calmer, elle aurai du commencer depuis longtemps déjà et en plus, elle venait de faire sauter les plombs! (Dans son for intérieur, elle était certainement la responsable de ça aussi, bien qu'elle ne savhe pas pourquoi, comment et quand elle aurait pu faire ça)

Vite, elle se précipita sur la porte, arracha presque la poignée et l'ouvrit brusquement, cognant au passage quelqu'un derrière la porte qui murmura un petit "Aïe..."
Faith risqua un coup d'oeil derrière le panneau de bois pour voir un Kevin mouillé et titubant, qui se frottait le visage en marmonnant un peu.
D'abord surprise, Faith s'exclama tout de suite :
"Oh, je suis désolée!! Pardon pardon pardon, c'est vraiment pas cool, ça! Je suis vraiment désolée, t'sais! Tu as très mal ?"

Elle ne put s'empêcher de faire un petit sourire un peu gêné à Kevin quand même, tout ça l'avait aidé à perdre un peu de son stress. Elle s'approcha du jeune homme pour voir s'il n'avait pas été écorché par le panneau.

"Est-ce que tu veux que j'aille chercher Rachel ou tu penses que t'es cool ?" demanda-t-elle à Kevin, essayant de masquer un éclat de rire en voyant la marque que la porte lui avait faite le long du visage. Elle espérait que le jeune homme ne se fâcherait pas...

S’il y avait bien des choses auxquelles Kevin était habitué, c’était les coups. Mais à vrai dire, jamais une porte l’avait frappé. En règle générale, c’était Ethan ou ses sbires qui se chargeaient de lui démolir le portrait. Il se masse le front, là où la porte avait eu le plus d’impact. Il ne saignait pas il allait surement avoir un bleu… voire même une bosse. Mais devant le flot d’excuses de Faith, il fut encore plus décontenancé. Quelle idée aussi de se mettre juste derrière la porte ! Non content d’être mouillé, il était presque défiguré. Il avait failli tomber sur les tables avec le recul mais il s’était rattrapé de justesse. Une fois encore ce n’était pas son jour de grâce… Qu’avait-il donc fait au sort pour qu’il y ait tant d’acharnement sur sa personne. Il regarda la jeune femme qui se retenait de ne pas rire aux éclats… normal, la situation était tout ce qu’il y a de plus drôle. Même lui aurait pu en rire… s’il ne se sentait pas ridicule. Il ne lui en voulait pas, enfin pas tellement en fait. Il savait que de toute façon, elle ne riait pas à mal… Il avait connu bien pire comme attitude. Un exemple bête, le gang de rockeur aurait pris un malin plaisir à le pousser sur les tables pour qu’il tombe le dos dessus dans un vacarme étourdissant.

- Non… non… c’est bon, ça ira… C’est juste qu’une porte… elle ne l’a pas fait exprès.

Il lui adressa un sourire un peu crispé par la douleur à son arcade et entra dans les vestiaires pour hommes. Il se passa le front sous l’eau froide, et constata qu’il avait une petite bosse. Génioul ! Il manquait plus qu’à le rapetisser il pourrait jouer Quasimodo à Londres dans les toiles d’araignées qui reliaient les engrenages de Big Ben… Il aurait la compagnie des aiguilles… et des rats… au moins eux serait inoffensifs. Quoique… les premières piquent et les seconds mordent. Il soupira… à l’avoir su il n’aurait pas bougé de chez lui. Il était dans la pénombre et alors qu’il enfilait un autre tablier, il remarqua que la petite lucarne rectangulaire était entrouverte. Avant même qu’il ait pu sortir, un courant d’air claqua fermement la porte des toilettes et il sursauta. Il s’avança pour fermer le petit fenestron. Malheureusement pour lui dans son élan et sa frayeur, il n’avait pas vu qu’une gouttière se trouvait non loin de ses pieds et en marchant sur la flaque, son pieds glissa… résultat des courses, il tomba lourdement sur le sol. Il n’avait rien compris à ce qui venait de lui arriver mais ce n’était pas grave à la rigueur… Il se massa le coude pour les fesses et se releva.

Heureusement pour sa fierté personnelle, si on peut encore prétendre qu’elle existe, il était seul. Le courant revient alors et il vit la mare d’eau qu’il avait pu éviter… du moins jusqu’à présent. Il attacha le tablier autour de sa taille et sortit, non sans légèrement boiter. Son postérieur avait fort peu apprécié ce contact aussi soudain que brutal avec les pavés bien durs… Il prit grand soin d’ouvrir lentement la porte et s’avança vers Rachel qui sautait presque partout. Elle essayait de garder un rythme plutôt effréné. Et pour cause… le court-circuit avait fait griller toutes les ampoules de la salle des tables… La jeune fille prit une échelle et monta dessus. Mais elle n’était pas très grande et ses doigts arrivaient tout juste à frôler les belle inventions de notre regretté Edison… Et bien entendu, juste au moment ou elle désespérait elle trouva face à elle… KEVIN !

- Ah ! Tu me sauves la vie ! Est-ce que tu pourrais me changer ces ampoules, s’il te plait. Tu es bien plus grand que moi et tu ne devrais pas avoir de problème… Mais… qu’est-ce que ? Qu’as-tu fait à ton front ?

- Oh… euh… je me suis cogné, je n’ai pas fait attention.

Il lança un œil à Faith comme pour lui dire qu’il ne lui en voulait pas et déclara :

- Oui, bien sûr, je veux bien changer tout ça. Après tout, c’est légèrement ma faute si elles ont grillé… je répare mes erreurs.

- Et bien ! Ça c’est une bonne réponse. Tu as tout ce qu’il te faut sous le comptoir. Pendant ce temps, je vais montrer à Faith ce que nous autres femmes, appelons notre Déesse : la véritable machine à café, celle qui ne crache pas sur les gens !

Et elle entreprit donc de lui faire un cours sur son fonctionnement. Kevin s’approcha de l’échelle et souffla… dans son souci de bien faire, il avait omis de préciser qu’il avait le vertige... et qu’il était loin d’être à l’aise avec une échelle… Bon, il avait décidé de ne pas prendre ça en compte, ne serait-ce que pour faire son boulot quoi. Il prit la première ampoule neuve et monta pour défaire l’ancienne et la remplacer. Il répéta le tout cinq fois sans incident notable… Mais à la sixième, alors qu’il était sur le haut de l’échelle, des clients entrèrent… il ne remarqua pas de suite que c’étaient des amis à Ethan mais eux le reconnurent et avec un sourire mauvais, ils s’assirent à la table la plus proche de lui. Tandis que Rachel et Faith avait le dos tourné, ils secouèrent l’objet sur lequel Kevin était monté. Ce dernier, surpris n’eut pas le réflexe de se rattraper et tomba contre le mur, emportant avec lui l’échelle… Le tout dans un fracas métallique et sous les yeux sadiques des coupables. D’ailleurs, ils gloussèrent bientôt avec la ferme intention de se faire servir comme des princes. L’un d’eux lança :

- Ah bah il est beau le service ! S’il fait pareil avec notre plateau, on n’est pas couché ! Ce serait possible de consommer rapidement ? On n’a pas que ça à faire et j’ai faim !

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