Donner des cours...[ST]

Lana était pressée. Les fines gouttes de pluie qui accompagnaient sa marche frénétique se perdait dans sa chevelure brune, enmellée comme à son habitude lorsque "les anges nous pleuvaient sur la tête" comme disait sa mère. Autrefois, elles parlaient toutes deux, elle allongée sur le divan chinois, Gracilia, sa mère, confortablement installée dans un gros fauteuil de plumes. Mais ce temps était révolu et cela faisait maintenant bien six mois que la famille Midwest ne parlait plus de Lana. Certes, elle adorait sa nouvelle vie et puis, elle était majeure, mais ces moments de tendresse familiale lui manquaient et lui laissaient dans le ventre un drôle de creu. La pluie se fit plus insistante et Lana pressa le pas.

POP City, dans son vaste capharnaëum de couleurs et de culture, s'éveillait lentement, laissant sur les fenêtres des reflets brun roux des rayons du soleil naissant. Lana ne travaillait pas aujourd'hui, la boîte avait donné congé pour une réunion d'administration et, quoique Lana aurait pu rester tranquillement dans son nid de baldaquins bleur aux plumes d'autruches, il avait fallut se tirer du nid douillet pour affronter la peu sympathique grisaille du matin.

Mrs. Strokes, la directrice de l'Université de POP l'avait appelée hier soir pour lui demander de venir le lendemain. Malheureusement, la communication de son teléphone laissait à désirer de sorte que Loulou ne savait pas du tout pourquoi cette vieille femme que l'on aurait du mettre en retraite depuis longtemps, voulait la voir en ce matin d'octobre pluvieux.Elle avait marmoner quelque chose d'uncongru qui sonnait comme un "CRRR...donner CRRR...cours..CRR...elèves CRR...NON PAS LA POËLE A FRIRE!!! BIIIP" Pensant qu'elle avait mal entendu (elle n'avait que vingt ans et n'était dans le journalisme que depuis six mois!), Lana se demandait si elle devait sincèrement aller à ce rendez-vous. Inutile de dire qu'elle était intriguée et qu'un certaine curiosité la rongeait, mais timide et indécise, elle ne savait à quoi s'en tenir avec Mrs.Strokes...

Mais Lana, toujours prédisposée à venir à la rescousse des vieilles dames en détresse, s'était décidée et elle était en route pour le bâtiment scolaire.

Dès qu'elle le vit, elle fût très étonnée. L'Université de POP ne ressemblait en rien à une fac normale, comme celles que l'on trouvaient dans les autres quartiers de Londres. C'était un espèce de grand entrepôt, mis-port, mis-grange qui s'élevait sur plusieurs étages et dont les mûrs étaient colorés des couleurs de l'arc-en-ciel; il lui plaisait tellement qu'elle resta plantée là pendant un quart d'heure, un léger sourir amusé aux lèvres. Mais il fallait continuer. Devant lentrée, un vieux barbu aux lunettes noires lisait une revue porno. Pas le moins du monde décontenancée, Lana demanda de sa voix gaie et animée:

-Bonjour, j'ai rendez-vous avec Mrs.Stroke. Pourriez-vous me renseigner, Monsieur...Baldwin, ajouta-t-elle en déchifrant le vieux morceau de carton qui était accroché à la porte fermée d'un gros cadenat XVIIIe.
-Connais pas, grogna l'homme en ne levant pas les yeux de son journal.
-Comment ça? C'est votre employeur, la DIRECTRICE, remember? Allez, donnez-moi un lieu où aller!
-Attendez-là dans la bibliosèque et fichez-moi la paix avec vos histoires de rendez-vous, j'ai d'autres chats à fouetter, moi!
-Je vois ça, oui, fit Lana, dégoûtée. A propos, c'est bibliOTHÈQUE, articulez quand vous parler, it's so fash!

Le gratifiant d'un sourir malin, elle grimpa les escaliers quatre à quatre et déambula dans les couloirs. Levant les yeux au ciel de cette étrange rencontre, elle finit pas trouver l'entre des livres en question et poussa la porte. Là, de nombreux étudiants du lycée mais plus particulièrement de l'Université lisaient, mais la plupart d'entre eux parlaient, riaient sous l'oeuil glacial du bibliothèquaire.

Elle prit un livre sur une des étagères et commença à se plonger dans la lecture. Quelqu'un finirait bien par la découvrir et lui indiquer la suite des opérations!

Kevin hésitait à s'approcher... Il avait repéré Lana en bas déjà, lorsqu'elle avait parlé à Monsieur Baldwin. Et il était paralysé ! Il la trouvait tellement belle qu'il ne pouvait respirer qu'avec peine. Il resta là, la langue presque pendue à l'écouter.

Monsieur Baldwin n'avait jamais été aimable. Il n'était là pour personne d'autre que ses revues coquines. Un jour, Kevin avait voulu lui demander une info mais la vue des images l'éloigna derechef. Depuis, il n'osait plus l'approcher. C'est donc avec un peu de colère qu'il entendit cet homme pervers jeter littéralement celle qu'il aimait.

Lana partit avec une élégance et un charme qui firent battre fortement le coeur de Kevin, déjà que ce dernier s'était énormément emballé. Elle avait besoin de renseignements... et il pouvait les lui donner. Il se lança lentement à sa suite, continuant de la regarder. Lorsqu'elle prit un livre, il la regarda furtivement.

" Bon... allez... il faut que j'y aille... Elle ne va pas me manger et elle a besoin d'infos..."
" Oui mais elle va me trouver ridicule... archinul..."

Rio lui avait dit de faire un pas, que ce serait plus simple ensuite mais c'était plus facile à dire qu'à faire... Il était terrorisé... Avec un courage surhumain il s'approcha. Il avait les mains moites, le cou aussi... Son visage rouge et sa démarche crispée il dit avec un voix enrouée :

- Euh... Salut...

Mais lorsqu'elle leva les yeux vers lui il eut le souffle coupé. Plus aucun son ne sortit de sa bouche. Il resta là devant elel, à la regarder, ne pouvant ni bouger, ni parler... Il se sentait extrêmement ridicule...

" Je suis vraiment archinul..."

Lana leva ses grands yeux brun vers ce son qu'elle avait entendu, un son un peu hésitant, très bref, prononcé à quelques centimètres d'elle à peine. Ces prunelles sombres s'illuminèrent et urent un frétillement de joie lorsqu'elle reconnu le charmant garçon qui se tenait près d'elle.

La mémoire lui revenait de cette journée, la première qu'elle avait passé dans l'Université. Elle avait assisté à une baguarre assez musclée entre deux jeunes hommes. Euh..non, en fait le jeu consistait simplement à tabasser un étudiant plus petit, moins fort et plus sensibles que l'attaquant. Et c'était précisément ce garçon-ci qui avait été la proie d'un autre, un colosse de deux mètres environs, qui avait été acclamé par toute la foule des étudiants. En revanche, Lana n'avait jamais pu oublier ce regard à la fois haîneux et dérouté, ce sentiment d'injustice et d'incomprehension à l'égard des autres. La jeune fille n'avait jamais oublier son nom: Kévin...

Bonjour, Kévin, dit-elle et surprise que sa voix tremblait légèrement, comme si elle se trouvait devant un âme correspondante, très proche de la sienne. Tu vas mieux depuis l'autre jour?

Songeuse, elle le regarda à nouveau et ne pu s'empêcher de penser qu'il avait changer. Ses cheveux n'étaient plus bien et inpécablement bien coiffés, il avait grandit et son corps musclé indiquait qu'il serait maintenant de taille à affronter les personnes qui lui voulaient du mal. Mais son regard, son incoyable expression optique était si douce, en même temps appeurée, mais si mystérieuse et si désireuse de laisser leurs sentiments envahir la parole de son possesseur...

*Parle-moi*, pensa-t-elle fort, comme si elle voulait cacher son espèce de peur à elle aussi. Puis, prenant les choses en mains, elle l'invita gentillement:

Assieds-toi, je ne suis pas une reine!

Elle l'avait dit dans un joyeux rire, tout de suite réprimé par le bibliothéquaire à grosses binoces rondes qui lui faisaient des yeux de hiboux, mais Lana s'en moquait. Elle voulait mettre à l'aise ce garçon qui, manifestement, lui faisait un drôle d'effet...

Oui... Il allait mieux... Disons qu'il aurait préféré rencontrer Lana dans d'autres circonstances. C'était un punch'in ball le jour où elle l'avait vu. Kevin se sentait encore assez honteux de cet épisode... Mais en même temps, il ne pouvait s'empêcher de penser que si cela n'avait pas lieu, il n'aurait jamais vu Lana et n'en serait jamais tombé si amoureux.

Il mit un instant avant de s'asseoir, le temps de retrouver la mobilité de ses jambes. Il baissa le regard et commença à parler :

- C'est un bon livre...

Qu'il se sentait nul ! Elle devait surement avoir remarqué sa gêne et son émerveillement... Et lui, il lui donnait son avis sur sa lecture. Il osa à nouveau la regarder dans les yeux et il parvint à dire sur un ton totalement incertain.

- Je... tu... J'ai entendu tout à l'heure ce que tu as dit... à Monsieur Baldwin... Et... euh... Mais j'ai pas voulu écouter... je l'ai pas fait... exprès... Et euh, d'ailleurs j'ai pas tout compris...Je me demandais justement si tu... avais besoin d'aide... d'infos...

Il se sentait trop mal. Comment ne pas fondre devant Lana ? Il en était tout rouge. Il se sentait si débile à côté d'elle !

Comme il était mal à l'aise! Lana avait l'impression qu'il faisait de réels éfforts pour ne pas s'enfuir à toutes vitesses. Et pourtant, elle faisait tout pour le décontracter et lui faire passer un moment agréable. Et ce regard sous lequel maintenant, elle commençait à rougir! Oh, si elle savait quand il lui arrivait quelque chose, c'était bien lorsqu'elle rougissait et elle avait horreur de cela. Pour deire quelque chose, elle choisit de s'appuyer sur ce qu'il vait dit:

Oui! Oh, j'adore la littérature française! Je peux rester des heures, le nez plongé dans un bouquin et ne plus vouloir m'en séparer, ce qui agace bon nombre de mes amis. Mais je n'avais encore jamais rencontré quelqu'un qui partageait cet amour des livres, surtout de la part d'un homme! Je suis impresionnée.

Peu à peu, elle retrouvait contenance. Mais à la seule condition de rester sereine et calme, ce qui signifiait NE PAS LE REGARDER DANS LES YEUX! Pourtant, il semblait que leurs deux regards s'attiraient, s'appelaient, ne voulaient pas se détacher l'un de l'autre, continuer à s'observer, à lire dans leurs âmes, comme on l'aurait fait dans un livre. Ils restaient là, un long moment, sans rien dire puis, Lana repris doucement, très délicatement:

Je...Je suis désolée, sncèrement, pour ce que j'ai dit tout à l'heure. Je n'aurai pas du parler de cette journée...Mais depuis, je n'ai pas cessé de penser à toi, et je me demandais ce que tu devenais. Et comme par hasard, je te retrouve dans une bibliothèque. It's so fash!

Elle souriait à présent. Elle voulait sincèrement mieux le connaître pour savoir si sous ce garçon timide et peu sûr de lui, il n'y avait pas quelqu'un de génial, de brillant, avec lequel on pouvait vraiment discuter longuement de tout et de rien. De plus, Rio lui parlait souvent de Kevin en disant que c'était un ty pe fantastique. Or, il semblait que pour le moment, il n'était pas très locace et c'était dommage...

Je me demandais si tu pouvais m'aider. J'ai rendez-vous avec Mrs.Stroke. Je ne sais pas vraiment comment et où la voir et l'obsé...hum, pardon et ses lèvres s'étirèrent en un charmant sourir, le concièrge m'a dit d'attendre ici. Tu pourrais me renseigner?

- Tu n'as pas à être désolée, au contraire...

Il allait continuer lorsqu'il entendit les mots : "depuis, je n'ai pas cessé de penser à toi". Il eut à nouveau le souffle coupé... Etait-il possible qu'elle pense à lui ? Ou bien imaginait-il ce dont il avait tan rêvé ? Sa gorge était sèche et il ne savait plus trop quoi dire. Il avait envie de demander mais trop peur de le faire. Elle lui demanda alors s'il pouvait l'aider. Cela le rassura un peu, car le sujet était évité...

- Euh... Il faut pas trop prêter attention à cet homme, je ne l'ai jamais vu renseigner quelqu'un... De toute façon, son genre de lecture en dit long sur lui-même. Je ne comprend pas comment il a pu te jeter de cette façon, tu es si charmante...

Son teint vira au blanc. Il venait de se trahir.

- Enfin, je veux dire... euh... ce n'était pas pour... enfin très gentleman de sa part...

Il se tut un instant et ne pouvant supporter le silence, il continua, reprenant peu à peu une couleur rouge...

- Mrs Strokes voudrait faire donner des cours aux élèves en difficulté. D'après ce que je sais, elle devrait arriver d'ici une demie-heure. Elle a réservé une salle là bas au fond de la BU.

Il était si géné que son siège aurait pu fondre sous la chaleur. Il espérait que Lana ne relève rien... Mais inconsciemment il souhaitait tout le contraire !

Mais elle est folle! Je ne suis pas du tout adaptée pour ce genre de truc!

Lana, dont les yeux étaient écarquillés, avait du mal à se remettre de cette nouvelle. C'était donc cela; elle n'avait rien contre le fait de donner des cours de soutien à quelques étudiants en difficultés, mais sa nature plutôt dicrète et modeste était assez terrifiée à l'idée de se présenter devant des jeunes de son âge en tant que leur professeur. Cela sonnait tellement vieugeux, tellement bizarre, qu'elle n'arrivait pas très bien à s'imaginer dans un rôle pareil.

Perturbée, elle regardait de droite à gauche, en regardant les étudiants attablés autours d'elle. Oui, ils avaient tous à peu près son âge et certains semblaient même plus âgés. Pourquoi Mrs.Stroke avait-elle pensé à elle plutôt qu'à une ou un autre. Elle aurait pu trouver personne plus qualifié et plus flexible sur les horraires.

Elle se tourna de nouveau vers Kévin qui semblait un peu plus décontracté, malgrès le fait qu'il ait parlé de Bladwin, le conciège. Io semblait gêné en pensant aux revues qu'il lisait et Lana le gratifia d'un sourir sincère et généreux:

Merci du compliment, Mr.Hampton! C'est toujours agréable d'être gratifiée de charmante lorsque l'interlocuteur l'est tout autant! Décidément, nous étions faits pour nous rencontrer, charmants comme nous sommes!

Puis, redevenant serieuse, elle ajouta plus bas, un peu plus timide:

Tu crois que c'est pour cela qu'elle m'a fait venir? Tu sais, je ne pense pas être la fille la plus qualifiée pour ce genre de cours de soutien...D'abord parce que je suis assez timide et que je ne me vois pas vraiment donner des cours à des personnes de mon âge et puis aussi parce que je ne sais pas si je trouverais le temps pour ça....Pourquoi elle ne t'a pas demandé à toi?

Elle rougissait de plus en plus....* Vite, dis quelque chose, it's not fash!!!*

Je veux dire par là que...enfin, sincèrement, tu es brillant! Intelligent et calé niveau littérature, tu ferais un excellent prof! Tu....voudrais bien qu'on y aille à deux? J'ai vraiment la frousse d'y aller toute seule....

Et dans les yeux de la jeune fille se lisait une sorte peur. Elle ne voulait vraiment pas affronter cela toute seule et la présence du jeune homme l'aurait rassuré et galvanisé plus que tout autre chose!!

Déjà que Kevin n'était pas du tout à l'aise... Se faire aduler de brillant par la fille dont il était fou, voilà qui avait fini de le rendre écarlate... Et plus elle, parlait, plus Kevin l'adorait ! Elle était gentille, comme lui, timide, comme lui... enfin, beaucoup moins vù qu'elle avait tout de même pu articuler cinq phrases à la suite ! Il chercha aussitôt une excuse, quelque chose à dire pour ne pas paraitre idiot.

- Euh... je ne sais pas... Si elle t'a choisi c'est que tu es plus brillante que moi...

En tout cas elle faisait briller ses yeux !

- Mais tu ne devrais pas t'en faire, moi, je pense que tu es capable de les aimer... aider !

Encore un laspsus... Mais alors là, c'était la cata ! Il avait l'air de quoi ? D'une grosse tomate cuite ! Et encore... Il mit un instant avant de continuer...

- Je veux bien venir avec toi, je n'ai rien d'autre à faire... Et si ma présence peut te rassurer...

Et allez ! Il perdait tous ces mots et lançait des choses qu'il ne voulait pas ! Tout ça pour paraitre stupide... Il l'aimait, ça c'était certain... Mais il se savait incapable de lui avouer... Alors, son inconscient essayait-t-il de l'aider ?

HJ:DESOLEE pour le retard, mais je suis obligée de me connecter au CDI du Lycé (chhht) pour poster, mon odri beuggeuggeu.

Lana sentait son coeur se détendre en même temps que son rythme s'accélèrait à nouveau. Elle porta sa main au niveau de sa poitrine, tandis qu'un charmant sourir cependant éclairait ses lèvres fraiches. Il avait dit oui, c'était le principal.

Merci, Kévin. C'est important pour moi...En fait, si tu n'avais pas dit oui, je..je crois que je ne me serait pas décidée à y aller. Je déteste briller, me mettre en avant, être supérieure aux autres.

Elle replogeait dans ses pensées. Il aurait été idiot d'affirmer que la jeune fille ne se préocupait guère de son apparence et qu'elle n'aimait pas plaire. Elle savait qu'elle était très mignonne, d'ailleurs, son patron au au journal "Daily Post" lui avait fait des avances..alors qu'il était marié. Mais Lana cherchait quelque chose de stable, de sincère, où le sentiment passait avant tout par la compréhension mutuelle de l'être aimé, pas par son apparence ou ses qualités.

Elle regarda à nouveau Kévin et eut un moment de surprise lorsqu'il prononça " tu es capable de les aimer". Il s'était excusé et avait rectifié la chose en "aider", mais Lana commençait à se poser des questions. Pourquoi Kévin était-il si timide, avait-il du mal à articuler ou à aligner deux mots sans bafouiller. Tante Emma lui aurait dit" C'est une bonne maladie d'être amoureuse"...Se pouvait-il que...

Elle le regarda plus intensément. Dieu, qu'il était mignon! Depuis le début de leur conversation elle craquait, se sentait vaciller sous ce regard secret, timide et pourtant si transperçant et Loulou senti que leur rencontres ne devaient pas se limiter à de simples cours particuliers. Alors, elle lui demanda doucement et elle était sûre qu'il percevait nettement le frétillement, ce tremblement incessant dans sa voix:

Dis-moi...Ce serait trop bête de ne se voir que pendant des cours particuliers, non? J'aimerai te connaître un peu mieux...Et comme tu l'as dit, ta présence me...rassure...

C'était comme dans les films... Tout autour, le monde s'arrêtait de tourner... Au fur et à mesure, les éléments du décors disparurent... Il ne restait plus que Lana... Elle voulait le voir en dehors des cours particuliers...

Il en resta soufflé... Se pouvait-il qu'elle soit attirée par lui ? Ou se moquait-elle ??? Non. Il connaissait trop bien Lana pour savoir qu'elle ne se moquait pas... Il ne l'avait jamais vu rire de quelqu'un, ou être méchante avec quelqu'un.

Il était rouge de chez rouge et balbutia :

- Euh... Tu... Mer... Enfin...

N'importe qui passait par là l'aurait pris pour un imbécile heureux. Il tenta de se calmer mais n'y parvint pas. Au prix d'une effort surhumain, il parvint à dire :

- Oui... ça... me gênes... pas...

HJ:Bon alors décidément, je ne ferais jamais rien comme il faut mais bon, mon honneur est sauvé, on a de nouveau internet à la maison. Youpii tralala!!

Cette fois-ci, elle était vraiment écarlate. C'était plus fort qu'elle, mais elle avait tellement honte. Cela lui rapellait son premier rendez-vous, lorsqu'elle avait sept ou huit ans. ce jour-là, un garçon plus âgé qu'elle, François, qui était comme elle à l'école primaire, lui avait dit qu'il la trouvait vraiment très mignonne et qu'il souhaitait la rencontrer en dehors de l'école. Loulou était rentrée chez elle, la tête dans les nuages et les coeur à la place de l'estomac! Malheureusement, le garçon n'avait fait que jouer avec elle: elle avait été l'objet d'un vulagaire pari!! Depuis, elle avait fait très attention à ces rendez-vous et ces relations intimes s'étaient limitées à deux seulement. En revanche, elles avaient duré longtemps...

Mais Kévin sembalit être quelqu'un qu'on ne pouvait classé dans aucune catégorie de garçon. De plus, Lana détestait les clichés et, bien qu'elle était fichées comme"paumées"officielle, elle s'en moquait. Cette étiquette lui allait d'ailleurs très bien: personne ne lui parlait et elle avait les amis qu'elle souhaitait. End of it! Or, Kévin sembalit être comme elle, à la différence qu'il ne comptait que Rio en tant qu'amis. mais cela semblait changer cette après-midi!

C'est super! s'écria-t-elle. Heureuse, son visage rentrouva sa teinte normale et ses yeux pétillaient de bonheur. Non pas que je voudrais être scotchées à toi quoique (elle avait dit cela du bout des lèvres) mais ce serait sympa qu'on se retrouve de temps en temps. Surtout que tu connais Rio!!

Elle voayait qu'il était aussi heureux qu'elle et cela la renforça dans son idée qu'elle pouvait ne pas être insensible à elle. Imagez un instant sa petite frimousse, son petit nez froncé et ses yeux qui brillent. Puis, elle essaya de se clamer:

Tu me donnes ton numéros?

Tout ça prenait Kevin au dépourvu. Il ne savait plus ni quoi dire ni quoi faire. Même dans ces rêves les plus fous, il n'aurait jamais pu imaginer que Lana lui demanderait son numéro... et encore moins qu'elle semblait s'intéresser à lui.

Il réfléchit même si son cerveau était trop embrouillé pour cela. En fait, il n'osait pas trop songer à ce qu'il ressentait maintenant. Il était heureux, certes mais énormément stressé. En fait c'était la première fois qu'il attirait l'attention d'une fille. Et le quoique délivré du bout des lèvres l'avait animé d'une flamme intérieure. C'est alors qu'il songea à deux choses. La première, c'était que c'était trop beau pour être vrai donc, il était en train de réver ou alors... la seconde... Lana se moquait de lui... Peut-être était-ce dû à Ethan...

Il ne voulait y croire et décida si c'était un rêve de le prolonger jusqu'au bout. Il ouvrit son sac à dos et en sortit son agenda. Il le feuilleta jusqu'à la page de son numéro et se justifia :

- Oui, je te donne mon numéro... Je l'ai noté parce que niveau mémoire numérique je suis un peu archinul en fait... voilà c'est le 0207 333-3434.

Il lui laissa voir le numéro et ne put s'empêcher de demander d'une voix génée :

- Euh... Tu pourrais me donner le tien aussi ?

Elle l'avait remarqué dans son comportement. Une certaine prise de conscience, comme s'il était sortit d'un rêve, d'une illusion. Il s'était rafermi, il était plus sûr de lui, elle le voyait dans son attitude. Mais pourquoi cette soudaine...froideure? Lana ne comprenait pas. Pourtant, elle avait cru que le courrant passait extraordinairement bien! Pensait-il qu'elle se moquait de lui? Comment aurait-elle pu? Elle voyait bien à présent qu'elle était tombée sous le charme de Kévin dès leur première rencontre, même si, alors, il s'était trouvé en posture peu aventageuse...

Son coeur, tout son être d'ordinaire si enjoué, si plein de bonne humeur, so fash, s'était raidi lui aussi...Elle qui pensait pouvoir recommencer quelque chose, elle s'était bien trompée. Etait-ce parce qu'il croyait qu'elle était du côté d'Ethan? Ou bien parce qu'elle sympathisait facilement avec autrui, même avec les garçons? Elle était dans une impasse: comment fallait-il réagir? Peut-être n'aurait-elle pas du lui demander son numéros si vite, mais la question était partie si naturellement, elle n'aurait même pas pu la retenir prisonnnière sur sa langue.

Merci, Kévin.
Sa voix était si étrange, tellement différente de l'instant précédent. Oui, avec son manque de confiance, il venait de lui faire mal. Très mal. Il avait l'aire de la voir comme une allumeuse, ce qu'elle n'était pas!
Tu sais, tu n'es pas obligé de m'appeler si tu ne veux pas. Après tout, tu dois être très occupé et nous ne nous connaissons pas encore assez...
Elle eut un sourir, sourir qui cachait une tristesse qui grandissait à chaque instant. Pourquoi ne lui faisait-il pas confiance? Parce qu'elle était mignonne et que les filles de son genre de donnaient pas rendez-vous à des garçons comme lui?
Tu vois, je pensais que, comme nous avons tous les deux les mêmes centres d'intérêts, que nus sommes sur le même longueur d'ondes, on pourraient se voir plus souvent. Maintenant, si tu ne me fais pas confiance et que tu préfère y réfléchir, libre à toi. Mais ça me fait mal, très mal...parce que tu es le premier...homme auquel je me sentais proche, avec lequel je pouvait discuter sans avoir peur qu'il ne s'itérèsse plus à ma coquille qu'à mon être.

Elle se leva un peu trop brusquement. Elle lui fit néanmoins un petit sourir; puis, sortant de son sac bandoullière son agenda, elle écrvit à l hâte le numéros du jeune homme. Après quoi, elle ramassa sa veste et, avant de se diriger vers la sortie de la bibliothèque, elle se retourna et, toujours en souriant:

Mon numéros de téléphone est le 0207 678 016. Ne fais pas attention au répondeur, c'est pour sauver les apparences, à part le dernier message...


Alors, comme pour cacher son visage dont elle sentait déjà quelques larmes couler sur les joues d'un blanc de marbre, elle lança un furtif A bientôt et, d'un pas léger mais preste, elle sortit de la bibliothèque et se dirigea vers le bureau de la directrice.

*Dès que j'en ai finit avec Mrs.Stroke, il faut que je rentre. La meilleurs distraction quand on va mal, c'est quand même le boulot!*

Tout était en train de basculer... Et Kevin en était responsable. C'est vrai que son attitude avait changé mais c'est parce qu'il pensait simplement qu'il était en train de rêver... Il ne nota pas le numéro de Lana mais se lança rapidement à sa suite, si brusquement qu'il renversa... malheur... la bibliothécaire... Cette dernière avait accouru aux mots de Lana mais maintenant elle était assise par terre et se massait le dos en hurlant :

- Andouille ! Vous pouvez pas faire attention ?

Décidément c'était dans ses manies d'étaler les gens au sol. Il aida la femme à se relever et reçut en retour une gifle monumentale. Tout le monde était attiré par ce cri qu'avait lâché cette femme dont la réputation était connu pour le nombre de bouches qu'elle avait gardé fermées dans ce sacro saint lieu de la fac. Il était bien entendu rouge homard mais trouva le courage de sortir de la bibliothèque. Dehors il ne vit pas Lana... Comprenant qu'il l'avait blessé, il s'en voulut. Et sur un coup de colère il donna un grand coup de poing sur une porte ce qui eut pour effet de la cabosser et de lui ruiner les phalanges...

- Vous !!! Ne bougez plus ! Dégradation de matériel ! Direction le bureau de la directrice immédiatement !

C'était le gardien qui venait de le surprendre en flagrant délit. Il s'avança et l'attrapa par le col pour l'amener jusqu'au dit bureau... Kevin se laissa faire et ne dit rien, en fait, il venait de prendre plus qu'un ouragan sur la tête... Il avait gâché son unique chance... Lana avait le coeur brisé et il en était responsable... Elle allait le détester...

Ils arrivèrent bientôt devant le bureau et Kevin vit alors Lana qui attendait... Son coeur manqua sauter une dizaine de battements et le gardien lui sourit en disant :

- Ah vous avez trouvé finalement. Regardez ce que j'ai sous le bras... Ce petit voyou a dégradé une porte et sous mes yeux qui plus est !

Il réfléchit un instant et regarda Lana. En fait il était embêté car il avait un magazine qui l'attendait...

- Mademoiselle, je vous confie ce jeune homme... Je compte sur vous pour que Mrs Strocke sévisse. J'ai... de nombreuses choses à faire encore...

Et sur ce il tourna les talons et lança avant de repartir à son poste :

- Je vous fais confiance, mais je saurais si vous ne l'avez pas fait !

Il les laissa là, tous les deux. La fougue de Kevin l'avait quitté et il se sentait très mal à l'aise. Lana avait les yeux rougis et il se sentait tellement minable... Pourtant, il prit la parole d'un voix résignée presque dépitée :

- Je... m'excuse... Je n'ai pas été très sympa... je suis archinul...

Il s'appuya sur le mur la tête baissée. Puis il leva ses yeux, et lui dit, son regard plein de détresse dans le sien :

- Je ne voulais pas te faire de la peine... Mais... c'est la première fois que tu me parles... et j'ai cru que je rêvais... parce que j'ai souvent rêvé que ce moment arrivait... Je n'ai que ce que j'ai mérité parce que... j'ai été archinul, totalement nul... Tu sais, depuis le jour où je t'ai vu pour la première fois... je... je n'arrête pas de penser à toi... Mais je me suis toujours dit que j'étais trop minable pour une fille aussi géniale que toi... Et aujourd'hui, je viens d'en avoir confirmation... Je suis désolé... d'avoir douté... je ne mérite pas ton numéro... et je ne mérite pas non plus d'être ton ami.

Suite dans "Entretien avec "The Dragon""

PS: Tout le monde s'en sera douté mais bon, on fait ça dans les règles de l'odres comme ça, pas de bavures^^